DmC Devil May Cry

Ce n’est pas facile de réinventer un personnage iconique.

Au moment du dévoilement de la nouvelle image du personnage de Dante de la série Devil May Cry, Ninja Theory et Capcom se sont retrouvés à être la cible de plusieurs messages furieux et colériques bien avant la parution d’un seul détail ou vidéo du jeu en tant que tel.

Presque trois ans plus tard, le jeu DmC Devil May Cry est finalement lancé au publique. Un démo téléchargeable quelques semaines auparavant avait donné une courte impression du jeu, mais est-ce que le produit final mérite votre haine, ou votre respect ?

Fiche Technique

Console(s) PlayStation 3, XBox 360, PC
Nombre de joueurs 1 joueur
Développeur Ninja Theory
Éditeur Capcom
Date de sortie 15 Janvier 2013
Prix de détail suggéré 49.99$
ESRB M pour Mature

Ni Ange, Ni Démon

Éliminons premièrement une des premières questions : Oui, c’est un jeu Devil May Cry.

Malgré le changement d’équipe de développement, DmC est effectivement un jeu «Devil May Cry». Il y a des différences, oui, mais c’est attendu quand on pense que c’est une ré-imagination de la série avec un point de vue de la nouvealle décennie. Les contrôles détiennent des éléments d’autres jeux de Ninja Theory (Notamment Heavenly Sword), où les boutons R2(RT) et L2(LT) sont utilisés comme modificateurs pour les style «Angel» (léger) et «Demon» (lourd). Le reste est plutôt standard pour ce qui est du style de jeu (et le jeu vous informe de toute manière ce que chaque bouton fait. Même la structure des missions est similaire aux autres Devil May Cry (Achat d’articles -> Mission -> Score, rincer, répéter).

Ce jeu est beaucoup plus…cinématique que les autres DMC. Soyons honnêtes : Le premier jeu avait un semblant d’histoire, et le peu de tentative d’avoir des moments émouvants laissaient à désirer, tandis que le deuxième jeu a oublié comment structurer une histoire. Devil May Cry 3 a perfectionné la formule jeu/histoire de la série en ne se prenant pas au sérieux jusqu’au moment où la proverbiale «merde est devenue réelle». J’ai évité le 4e jeu parce qu’il semblait trop se prendre au sérieux.

Dans ce jeu, nous voyons ici «l’origine» de Dante, avant qu’il ne devienne protecteur de l’humanité, tout en incluant des éléments du premier jeu de la série, dont Mundus comme vilain principal. Si les premiers DMC avaient un style très «animé» dans leur présentation, celui-ci est beaucoup plus sale, déconcertant et même sexuel.

En fait, ça colore même la personnalité de Danté : Il est crude, se fout de tout et est même beaucoup plus ouvertement sexuel que son prédécesseur. Évidemment, c’est une histoire d’origine, donc il grandit au travers du jeu. Oh, et je dois faire mention à l’idée innovatrice que Ninja Theory ont présenté quant à comment une sorcière moderne pourrait préparer ses ingrédients pour être prête en tout temps.

L’aventure se passe en majeure partie dans «Limbo», un entre-monde qui mélange les éléments de ce qui semble être l’enfer pour cette série, et le monde des humains. Ce choix a permis aux développeurs de laisser à plein gré leur imagination en termes de la présentation des environnements. Ceux-ci se déforment, s’élargissent et se compressent, et vont même jusqu’à envoyer des messages haineux envers Dante. Même qu’il y en a un qui se passe essentiellement en mirroir avec la réalité. Le constant mouvement environnemental est perturbant par bouts, puisqu’on ne voit pas toujours très bien ce qui nous attends (et ce n’est pas une mauvaise chose).

J’irais même jusqu’à dire que ce Devil May Cry est le premier qui pourrait presque passer pour un jeu d’horreur. Si vous ne me croyez pas, vous n’avez qu’à regarder les personnages démoniaques. Ils sont absolument grotesques, voir même à causer des nausées. Personne ne pourra accuser Ninja Theory de s’être gardé une prudence en terme de leur designs.

Oh, et la trame sonore, un heureux mélange de Noisia et Combichrist, vous donnera vraiment l’envie de démolir une horde de démons via leur instrumentalisation industrielle.

Des trépas infernaux

Malgré toutes les bonnes choses que le jeu fait, il a quand même quelques défauts. Bon, je dis «défauts», mais c’est plus des trucs qui me dérangent.

Premièrement, il y a des moments où le scripte…souffre. L’exemple le plus infâme étant une échange entre Dante et une «succube» qui se résume à envoyer l’autre pratiquer l’auto-fornication. L’usage de langage plus agressif pourrait être problématique pour certains pour différentes raisons, mais pour moi, c’était les quelques fois où ça semblait être violent pour être violent.

Aussi, en tant que joueur de la série depuis le premier jeu sur PS2, je dois dire que c’est aisément un des Devil May Cry les plus faciles de la série. Il demeure plaisant en terme de défi en général, mais les vétérans de la série voudront jouer à la difficulté la plus élevée dès le début. Le problème se manifeste par contre chez les combats «boss», où les attaques sont télégraphiées de manière excessivement flagrante. Les batailles ne demandent pas autant de rapidités de réflexes que les anciens jeux, et je dois dire que c’est dommage.

Autre plainte mineure est le mauvais usage de certains termes, majoritairement ceux en lien avec certaines créatures. Un Néphilim n’est pas un mixe d’Ange et de Démon, mais bien d’Ange et d’humain (ou Démon et humain), et une succube ne ressemble généralement pas à une larve géante.

On pourrait aussi argumenter que l’histoire est trop courte (six à neuf heures), mais j’ai une vie sociale, donc c’est pas majeur comme problème.

Jackpot ?

Il ne faut pas se le cacher. Dès l’arrivée de Devil May Cry sur le PlayStation 2, la série s’est instantanément placée au rang des séries légendaires de l’industrie. C’était différent, c’était bruyant. Le jeu vous regardait d’un air un peu hautain en disant «Tu n’es pas à la hauteur» (j’ai encore des terreurs de la première fois où le jeu m’a demandé si je voulais passer à «Easy Automatic»). Le jeu avait de l’attitude durant une époque où la plupart tentaient d’être plus polis avec le joueur, puisque tout le monde s’adaptait de plus en plus au style de jeu que la troisième dimension nous proposait.

L’industrie a changé grandement depuis ce temps, DmC est un joli testament des différences entre l’industrie d’il y a douze ans, et il se doit d’être joué, si au moins pour prendre en considération les changements en matière d’idées entre l’original et le nouveau.

Devriez-vous l’acheter ?

OUI

En 2001 Devil May Cry était une révolution. DmC : Devil May Cry, est une évolution de tout ce que l’industrie a découvert et appris depuis ce premier jeu. Jouez-y, si au moins pour former votre propre avis.

À propos de Moustafa Chamli

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